Quand la quête de la perfection devient un frein à l’inclusion en milieu de travail

Nous voulons tous faire la bonne chose, et cet impératif nous pèse d’autant plus lourd dans le milieu de travail. Personne ne veut dire de bêtises, encore moins offenser un collègue. Or, la peur de faire un faux pas peut nous figer dans l’inaction.

Embauche immigrants Ottawa s’est entretenue avec des centaines d’employeurs pour en apprendre davantage sur les principaux obstacles à la création de milieux de travail plus diversifiés et inclusifs. Bien que les obstacles systémiques et organisationnels continuent de présenter d’importants défis, des individus nous ont également fait part de leurs défis personnels.

La préoccupation la plus fréquemment mentionnée est liée à la peur. Les gens ont peur de dire ou de faire « la mauvaise chose », d’être mal compris ou d’offenser quelqu’un au travail. Beaucoup craignent de ne pas « en savoir assez » ou de ne pas être assez « culturellement conscients » pour poser une question à une personne d’une origine autre que la leur. Tout le monde s’efforce de faire preuve de rectitude politique.

Ces craintes et préoccupations sont toutes valables, et nous les partageons tous. Personne ne peut se prétendre expert de toutes les personnes, cultures, communautés, expériences et perspectives. Aucun gourou de la diversité et l’inclusion n’a trouvé la formule parfaite. Au contraire, c’est un art que personne ne finit de maîtriser.

S’il est important de s’efforcer de mieux comprendre les différentes visions du monde, cultures, communautés, identités intersectionnelles et expériences – et il faut constamment développer et aiguiser ces réflexes – l’idée que nous devrions être parfaits n’est pas seulement déraisonnable, elle est aussi dangereuse. Elle peut nous figer dans la peur et l’inaction. Il peut en résulter non seulement des relations superficielles et des occasions manquées de nouer des liens, d’apprendre et de renforcer la confiance, mais aussi l’exclusion et l’aliénation de certaines personnes au travail.

Personne n’est parfait, mais nous pouvons être assez bons pour contribuer à la tâche essentielle de créer des milieux de travail et des communautés diversifiés et inclusifs. Voilà quelques astuces (imparfaites) :

1. Investissez dans les relations qui transcendent les différences. Soyez prêt à vous ouvrir et à partager davantage sur vous-même. Soyez authentique et saisissez les occasions de construire des relations de confiance. Cependant, vous ne pouvez pas le faire sans comprendre et admettre vos propres pouvoirs et privilèges, car nous ne commençons pas tous sur un pied d’égalité, et notre vécu dans le monde n’est pas pareil. Continuez à tendre la main, même lorsque cela peut être inconfortable.

2. Soyez à l’aise de ne pas tout savoir. Continuez à faire vos devoirs et utilisez des ressources facilement accessibles et crédibles pour en apprendre davantage sur les cultures, les pays et les communautés que vous ne connaissez pas beaucoup. Cependant, ne vous attendez pas à tout savoir. Même si vous possédez une compréhension ou une expertise importante dans un domaine, rappelez-vous que les expériences de chaque personne sont différentes et qu’aucune culture ou communauté n’est monolithique. Soyez curieux. C’est correct de dire « je ne suis pas sûr d’en savoir beaucoup à ce sujet, pourriez-vous m’en dire plus? »

3. Écoutez et apprenez. En lien avec le point précédent, écoutez activement, posez des questions et essayez d’apprendre. Cependant, ne présumez pas d’emblée que parce qu’une personne a une identité ou une expérience particulière (race, religion, pays d’origine, etc.), elle est à l’aise de répondre à vos questions ou d’être une ressource pour votre apprentissage. Prenez le temps de faire vos propres recherches et cherchez des ressources d’éducation publique dans votre communauté.

4. Soyez prêt à faire des erreurs. Quiconque s’efforce de nouer de relations au-delà des différences commet des erreurs et peut s’exprimer maladroitement. Lorsque vous le faites et que vous le remarquez, reconnaissez l’erreur et excusez-vous sans essayer de vous justifier. Ne fuyez pas la conversation et n’évitez pas les conversations futures à cause de cette maladresse. Respirez, excusez-vous et passez à autre chose. Si quelqu’un a le courage de vous faire part de ses commentaires ou de vous donner des conseils sur le langage que vous employez, votre approche, etc., acceptez-le comme s’il s’agissait d’un cadeau. Il est difficile de donner cette rétroaction, surtout s’il s’agit de la façon dont vous avez fait référence à eux, à leur communauté, etc. Encore une fois, écoutez, réfléchissez, excusez-vous et passez à autre chose.

5. N’oubliez pas que personne n’est parfait. Inévitablement, les gens diront la mauvaise chose de temps à autre. Que ce soit vous ou quelqu’un d’autre dans l’embarras, présumez toujours la bonne foi plutôt qu’une intention d’offenser ou de blesser.

Travailler avec des gens qui ont des expériences de vie, une scolarisation, des antécédents, des croyances et des passions différents des vôtres pose des défis. La capacité des personnes dans un milieu de travail à gérer les relations et les interactions, à approfondir leur compréhension, à trouver un terrain d’entente et à renforcer la confiance est essentielle pour tirer parti de la diversité au sein d’une organisation et engendrer la réussite. Le courage, l’humilité et l’espace pour l’imperfection sont les ingrédients nécessaires à ce voyage continu.

Ce billet s’inspire de réflexions d’employeurs d’Ottawa sur les défis personnels auxquels ils ont fait face dans leurs efforts de créer des milieux de travail plus inclusifs.

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